Le 20 juin, pour fêter cette fin de saison en beauté et nouveauté, exceptionnellement, un atelier d’écriture et d’illustration est proposé dans le cadre enchanteur du jardin de la Maison des Arts. Animé conjointement par Geneviève Damas, auteure et Valérie Rouillier, illustratrice du recueil Ce soir, on dort dans les arbres, sur le thème « Je me souviens ». L’occasion d’éprouver à la fois l’écriture et le trait.
La paume plus grande que toi
Dans ce premier volume d’une trilogie annoncée, le temps s’immobilise, reprend, ralentit, redémarre, nous offrant des épisodes contemplatifs dans lesquels, par petites touches, Victoire de Changy illustre, avec douceur, sa maternité. Elle nous plonge dans l’avant et l’après naissance de Nour, son fils, et nous permet de suivre cet enfantement, de le vivre, avec elle, en elle, intimement et intensément.
Victoire de Changy est née en 1988, elle travaille dans le milieu de la culture et de la poésie à Bruxelles. Son premier roman, Une dose de douleur nécessaire, salué par la critique, a été finaliste en 2017 du prestigieux prix Rossel. A travers son écriture envoûtante, Victoire de Changy démêle les fils d’une histoire intime et politique et confirme son talent d’auteur.
Ce soir, on dort dans les arbres
L’auteure s’adresse à sa grand-mère centenaire et tisse le récit d’une relation. Amour, complicité, humour et bienveillance offrent en creux le portrait tendre et délicat d’une transmission. La petite-fille accompagne le très grand âge de la grand-mère, dans ses moments d’égarement et dans ses éclairs de lucidité, dans ses petites folies, ses souvenirs, ses chansons… Lison pose des mots justes et sensibles sur ce qui lie un grand-parent à son petit-enfant. Un regard puissant posé sur les êtres chers qui se préparent à partir.
Violaine Lison vit à Tournai et a étudié la philologie romane. Enseignante, elle tente de transmettre à ses élèves sa passion des lettres et de l’art. Avec eux, elle écrit des poèmes et des pièces de théâtre qu’elle met en scène. La forêt, la mémoire, la trace, l’inattendu sont ses compagnons de marche. Avec eux, elle se crée et se creuse une langue où habiter.
et change à chaque seconde
ses cils
ses jambes s’allongent déjà
et le temps de détourner les yeux de lui
pour retrouver l’ancien Nour
sur les photographies
le temps d’y revenir
Nour
est
à nouveau
nouveau
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Tu as cent ans aujourd’hui.
Un gâteau avec ton prénom dans la salle commune.
La famille chante.
Tu ne sais pas ce qu’on fête.
Moi : Quel âge as-tu, bonne-maman ?
Toi : Nonante-cinq ans... Non ! nonante-quatre ans...
Moi : Tu as cent ans aujourd’hui, bonne-maman.
Toi : Mais non... Tu ris en me regardant, comme si je t’avais fait une blague.